L’émission La Classe sur FR3 avec Fabrice !! !

Allez, zou !!! Avec La classe, voici un bon coup de dépoussiérage !

 

C’est l’initiative adoptée par les dirigeants de FR3 en 1987 lorsque le besoin de remplacer les vieillissants Jeux de Vingt Heure s’est manifesté. En effet, après plus de 10 ans passés à égayer nos débuts de soirées, la bande à Marc Menant, Jean-Pierre Descombes et notre regretté bon vieux Maître Capello, aussi attachante soit-elle, méritait de prendre un peu de repos, la formule n’étant plus vraiment adaptée aux insouciantes et dynamiques années 80.

 

D’autant plus que FR3 a depuis quelques mois entamé sa mutation, en devenant beaucoup plus moderne : nouveau logo, élargissement des plages horaires de diffusion, nouveaux programmes innovants (19/20, Amuse 3, 40°à l’ombre …). La troisième chaîne n’est plus le complément régional des deux premières chaînes publiques, et veut proposer de l’originalité.

 

Alors quel programme pour remplacer les Jeux de Vingt Heures ? Comme d’habitude, c’est Guy Lux qui se colle à la tâche, et nous sort un nouveau concept de show d’humour et de variétés, donnant sa chance à une nouvelle génération d’humoristes français, tout en s’appuyant sur des valeurs sûres …

 

Le concept a déjà fait ses preuves, souvenez-vous du Petit Théâtre de Bouvard, et sa pléiade de talents découverts grâce au papa des Grosses Têtes !

 

Afin d’éviter la comparaison avec les émissions de Bouvard, le choix de l’émission enregistrée en studio dans les conditions du direct (ou presque) s’impose. Et puisqu’il s’agit de jeunes talents, fougueux et insolents, on va choisir de les faire évoluer dans un décor de salle de classe, les comédiens qui s’y illustreront seront alors évalués et encadrés par un professeur. Il y aura des bons élèves, des cancres, des chouchous, des lèche-bottes, des perturbateurs … bref, une vraie salle de cours. Le nom initialement retenu est Chahut-Bahut, qui colle parfaitement au concept. Pas de bol, le nom est déjà déposé pour une mini-série, et Guy Lux et ses équipes doivent revoir leur copie. Ce sera finalement « La Classe », tout simplement.

 

Pour la présentation (et le rôle du professeur), il fallait une personne à l’aise devant les caméras, ayant déjà présenté des émissions, et qui connaisse le monde du théâtre et de la comédie. Guy Lux et FR3 portent leur choix sur Fabrice, homme de radio, de télé, de théâtre, et même de variétés.

 

De son vrai nom François Simon-Bessy, Fabrice est né le 21 août 1941 à Nice. Après avoir décroché quelques rôles au cinéma, enregistré quelques disques sous le pseudonyme de « François Fabrice », et après s’être essayé à la composition, il rejoint RTL en 1965, où il y deviendra une des voix incontournables pendant plus de 3 décennies. Fabrice s’occupait principalement des jeux de la mi-journée comme La case trésor ou la célébrissime Valise RTL, mais également d’une partie des variétés (Casino Parade, Stop ou encore …)

 

Sa première apparition à la télévision Française a lieu en juillet 1978 sur Antenne 2, par le biais de l’émission « Les Quat’z’amis », mini magazine destiné aux enfants que je vous propose de redécouvrir ICI. Fabrice animera de nombreux autres programmes à la télévision, comme « Tout s’achète » sur Canal + en 1985 ou encore « Atoukado » sur M6 en 1987.

 

Mais c’est surtout à partir de janvier 1987 que Fabrice deviendra rapidement l’animateur vedette que l’on connaît, grâce à la cultissime émission « La Classe ».

 

La grande première a lieu le lundi 26 janvier 1987, avec pour premier invité, notre Patriiiiiick Bruel national. Diffusé de 20h à 20h30 à la suite du 19/20, ce divertissement d’un genre nouveau permet à FR3 de conserver son public “populaire” jusqu’au prime-time. 

 

Dès la première émission, notre sympathique salle de classe voit évoluer ses premiers humoristes encore peu ou pas connus, jouant les rôles d’élèves turbulents, et présentant, tour à tour, de nombreux sketches ! Parmi ces jeunes premiers, on trouve rien de moins que Jean-Marie Bigard, Vincent Lagaf’, Didier Gustin, Tex, Jean-François Derek, Elie Kakou et Pierre Palmade. Excusez du peu !

 

 

Du côté des femmes : Virginie Lemoine, Muriel Robin, Les Vamps, Anne Roumanoff et encore Michèle Laroque. Autant dire que cette classe a été un vrai tremplin pour la majorité de ses élèves !!

 

Etaient également présents, des élèves récurrents des plus marquants ! Parmi lesquels :

 

André Bézu :

Le perturbateur de la classe, capable d’interrompre les discours du professeur ou les sketchs pour pousser la chansonnette. On le voyait venir depuis la porte de la classe, avec son éternel béret vissé sur la tête, et son nœud papillon.

 

Né en 1943 dans le Nord de la France, il est attaché de presse des Charlots et de Louis de Funès dans les années 70. Il apparait d’ailleurs dans quelques films, mais il se fera véritablement connaitre du grand public grâce à « La Classe », notamment pour l’interprétation du générique intitulé « A la queuleuleu » qui a remporté un énorme succès lors de l’année 1987. Il nous a quittés en 2007.

 

Jean-Louis Blèze :

Lui, c’est Mister Blague, le cancre de la classe, qui racontait constamment des blagues bien pourries. A la fin des émissions, il racontait également les histoires que les téléspectateurs avaient la gentillesse de lui envoyer.

 

Rendre une blague drôle absolument pas drôle n’est mine de rien pas facile. Blèze excellait dans ce domaine, et avait un réel talent d’humoriste tant il parvenait à faire semblant d’être drôle malgré lui. A ce titre, il méritait amplement les 2, 5 et autres 4 et demi que le professeur lui infligeait à chaque prise de parole 😉

 

Sébastien El chato :

le chanteur récurrent de la troupe. D’origine gitane, il était en permanence accompagné de sa guitare pour nous chanter les chansons de sa composition, fortement inspirées par ses origines. Belle voix, beau mec, belles chansons, il fut un des premiers artistes à populariser la musique gitane, bien avant les Gipsy Kings. « La Classe » lui offrira une exposition quotidienne inespérée, le propulsant à l’apogée de sa carrière.

 

Olivier Lejeune :

c’est un des élèves les plus assidus de la bande, présent tous les jours ou presque dans l’émission. Je me souviens que c’était un de mes préférés de la troupe, ses sketchs me faisaient très souvent rire.

 

Quand il rejoint « La Classe », Lejeune n’est pas un jeune premier, mais pas encore un incontournable de la scène française. Après des études d’art dramatique, il joue dans plusieurs pièces de théâtre, et enregistre quelques disques parodiques. Mais c’est bien entendu « La Classe » qui lui apporte une exposition médiatique incomparable. Malgré cela, et malgré de nombreuses autres apparitions réussies au théâtre et à la télévision, il restera un éternel second couteau de la Comédie Française.

 

Muriel Montossey :

Ahhhhh, la belle Muriel, la blondinette, la délurée, la sexy, et (on le comprend) la chouchou de Fabrice. Son truc à elle, c’était la poésie ! Elle récitait régulièrement de jolies fables de manière coquine, et savait comment séduire la gente masculine, la friponne, ce qui lui valut à plus d’une reprise le surnom de « Muriel-monte-au-ciel » ! (longtemps, j’ai d’ailleurs cru que c’était son vrai nom J). Grâce à ses atouts qui la rendaient physiquement très intelligente, elle collectionnait les 20/20, rendant son Fabrice de professeur rêveur, à répéter « C’est tellement vrai ! ».

 

Muriel Montossey n’est pas qu’une plastique agréable, c’est aussi une excellente comédienne, ayant joué dans de nombreuses pièces avant et après « La Classe ». La malheureuse perte de son enfant (qu’elle a eu avec Guy Lux) porta un coup d’arrêt à sa carrière en 1993, c’est par le théâtre qu’elle entreprit sa rédemption scénique.

 

Jean-Marc Pompougnac, alias Pompon !

Si on ne devait garder qu’un élève de « La Classe », ce serait certainement Pompon. Ce vieil élève était le drôle de grand-père qu’on aurait tous aimé avoir ! Son allure de papy, son accoutrement des plus originaux, son phrasé tout droit sorti de son Périgord natal le rendait vraiment attachant. Et encore plus quand il présentait ses célèbres devinettes : il apportait en classe divers objets et en faisait diverses sortes de rébus qui donnaient des noms de personnes, d’endroits, d’évènements, etc … Il intervenait en deux temps : au début de l’émission pour proposer son « énigme », puis à la fin pour donner la réponse, que bien sûr personne n’avait trouvé. Le tout formait un calembour plus ou moins facile à trouver.

 

Par exemple, lors d’une émission, Pompon prend une tasse à café et fait semblant de la verser dans son pantalon, le but était de trouver une phrase de la vie courante… La bonne solution était « le petit qui a fait dans sa culotte » (le petit café dans sa culotte)… ^^

 

Après une vie passée à faire rire les autres et promouvoir le bon vieux calembour franchouillard, Pompon nous a quittés en 2001, quelques années avant Bézu et Blèze.

 

Pour accompagner ces élèves récurrents, de nombreux humoristes plus ou moins jeunes, plus ou moins confirmés, intervenaient quotidiennement. Parmi eux : Fifi, Mathieu, Eric Thomas, Jean-Marc Ferreol, Didier Follenfant, Timbre-poste, André Valardy, Marc Herman, François Silvant, les frères Cherer, Gustave Parking, Jean Jacques Vanier, Pierre Péchin, Alain Goison, José Paul, Richard Taxy, Michel Muller, Guy Lecluyse, Serge Llado, Michel Bonnet, Jean-Jacques Devaux… et chez les femmes : Lolo Dimat, Chantal Ladesou, Sophie Forte, Cécilia Word, Christiane Bopp…

 

Ces intervenants n’ont certes pas marqués les mémoires au même titre que les Bigard, Muriel Robin ou Lagaf’, mais la plupart d’entre eux sont toujours en activité, et font les beaux jours de plusieurs radios, télés ou pièces de théâtre.

La Classe, c’était aussi une excellente prestation de Fabrice, qui jouait son rôle de professeur de manière hilarante, choisissant ses chouchous, ses têtes de turc, et n’étant pas le dernier à manquer d’humour, ni à profiter du spectacle, riant parfois aux larmes des frasques de ses élèves. C’était enfin son gros crayon, et le bruit de sa règle claquant sur le bureau quand son petit monde était dissipé, et la fameuse annonce du jeu quotidien présenté par le sponsor Télé 7 jours.

A la fin du cours, nous avions le privilège d’assister à l’interprétation d’une chanson de la part d’un invité ! Autant dire que cette émission était vraiment des plus variées, ce qui lui conféra un immense succès jusqu’en février 1994, période à laquelle l’émission sera interrompue.

Voici tout de suite une émission de La Classe diffusée en 1988, histoire de vous replonger dans tous ces bons souvenirs !! 😉