Bonjour,
Des jeux vidéo qui font peur, c'est comme les films : il y en a toujours eu et il y en aura toujours, heureusement.
Maintenant, les capacités des machines du début des années 80 ne permettaient pas forcément de fiche la trouille au joueur ! Pensez à des jeux comme
Haunted House sur VCS (image ci-dessous),
Venture sur CBS (adaptation d'arcade, vous aurez
des images sur Grospixels), qui mettent en scène des fantômes, des monstres... On ne peut pas dire que ça fasse vraiment peur !
Même des jeux un peu plus récents tels que
Chiller et
House of the Dead (en arcade), les
Elvira (voir image ci-dessous) ou
Darkseed (sur Amiga entre autres) étaient techniquement un cran au-dessus, mais on ne « se pissait pas dessus de trouille » (si vous me passez l'expression). Donc, comme le fait remarquer Philou, trouver des jeux de ce style sans passer par la case PC, donc à partir des années 95, ça va être difficile !
Voilà une petite sélection personnelle de jeux qui font peur auxquels j'ai joué mais pas finis :
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Alone in the Dark qui a déjà été cité ici, à juste titre (je ne me rappelle plus de la fin) ;
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Phantasmagoria, lui aussi déjà cité ici (mais je n'ai pas accroché et je ne l'ai pas fini) ;
- le premier
Condemned (mais je n'ai pas accroché et je ne l'ai pas fini non plus) ;
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Clive Barker's Jericho que je n'ai pas fini par manque de temps, mais qui graphiquement est surprenant et un peu dégoûtant (c'est ce qui fait son intérêt dans cette liste) ;
Maintenant ceux que j'ai terminés :
Le premier
S.T.A.L.K.E.R. (les deux suivants sont bien aussi mais moins flippants). C'est un FPS, mais on ne passe pas son temps à tirer sur des ennemis standards (humains, animaux mutants) : on tire aussi sur des mutants bien plus horribles, dans des endroits où on est en situation d’infériorité. Je me rappelle qu'à un moment on doit pénétrer dans un labo secret, on descend un escalier dans le noir (vive la lampe) et on arrive à une porte verrouillée. Tout à coup la porte est ébranlée par un énorme coup, avec un bruit d'acier déchiré impressionnant : je me suis dit « J'ouvre la porte ou je me casse ? » Le jeu est très réussi parce qu'il recrée très bien un environnement réaliste, meutes d'animaux, mutants invisibles, tout paraît si réel qu'on finit par baliser quand on va dans des lieux inquiétants. Le fait qu'on doive faire attention aux anomalies plus ou moins imperceptibles, qui peuvent faire très mal, est un élément supplémentaire de trouille.
Silent Hill 2 (je n'ai pas essayé les autres) et sa radio qui fout les jetons... Oui : le coup de la radio qui commence à grésiller, indique qu'on se rapproche d'un monstre (ou que c'est lui qui s’approche de nous). Du coup on est sur ses gardes, mais d'où arrivera-t-il dans ce fichu brouillard ? On ne voit pas à plus de 5 mètres autour de soi ! Ou alors on est dans un des rares bâtiments qu’on peut explorer, et dans ce cas on est dans le noir, il faut utiliser une lumière quelconque. Bref, les monstres (qui ne ressemblent pas à grand chose, autre élément dérangeant) s’invitent la plupart du temps par surprise, et il est difficile parfois d’arriver à les éliminer à cause de l’arme qu’on utilise.
Silent Hill 2 est aussi impressionnant par le malaise qu'il dégage sans arrêt (créatures mais aussi décors, souvenirs, flashbacks), et je pense notamment la fameuse scène de Pyramid Head qui « viole » des monstres... Quand on voit ça, on ne sait pas quoi penser, et du coup toute rencontre future avec Pyramid Head devient encore plus stressante, on n’a qu’une idée en tête : le fuir.
Je placerais les
Left4Dead et
Dead Island au même niveau : des jeux où on tire/tape sur des zombies, du coup on sursaute bien souvent (avec plaisir d'ailleurs) mais au bout d'un moment on ne voit plus l'aspect « trouille » du début, et on se concentre sur l'aspect « tir ». Donc ces jeux sont réussis, et on passe un excellent moment avec eux, mais sur la durée je les vois plus comme de bons défouloirs que des jeux où on sursaute du début à la fin.
Doom 3 : il fait peur parce qu'on a toujours un truc qui vous tombe sur le coin de la figure sans prévenir, d'aspect plus ou moins répugnant, mais aussi parce qu'être passé quelque part n'empêche pas qu'une bestiole vous retombe dessus quand même. En fait on finit par passer plus de temps à regarder derrière que devant ! Sinon, côté sursaut, le jeu remplit parfaitement son office : j'ai fait des bonds dans mon fauteuil quand j'y jouais (contrairement à F.E.A.R., à la même époque, qui est censé faire peur mais qui n'a jamais réussi à me surprendre).
Mais surtout, celui que je place au-dessus de tous les autres : le premier
Dead Space (le second est moins prenant).
Dans Dead Space, on retrouve tous les éléments qui font le succès d'un film d'horreur dans l'espace : on pourrait dire qu'il s'agit d'un mélange entre Aliens (le deuxième film) et un film de zombies. Le jeu arrive a faire peur de trois manières : par le sursaut (un truc immonde vous tombe dessus sans prévenir, vous y aurez droit aux moments les plus inattendus), par l'environnement qui n'a rien à envier à celui d'Alien (les monstres sont abominables, le vaisseau est claustrophobique, une réussite), et par l'ambiance générale qui sert parfaitement le jeu : d'abord le fait qu'on a tellement la trouille de ce qui peut arriver de l'autre côté du tournant qu'on n'ose pas avancer, et ensuite le fait qu'on se rend compte que le vaisseau était rempli d'illuminés, avec des objectifs de plus en plus étranges à mesure qu'on découvre de nouvelles informations.

Si visuellement Dead Space est franchement inquiétant, c'est aussi l'ambiance sonore qui est fantastique. Les messages audio qu’on trouve ici et là sont affreux tellement les voix sont réussies (tout de suite je repense au message audio du gars qui se coupe lui-même bras et jambes pour « ne pas devenir comme eux » : c’est abominable, j’en ai eu mal pour lui). Et quand je disais que par moments on n'ose plus avancer, ce n'est pas une tournure pour vous appâter : on avance, un bruit répugnant se fait entendre un peu plus loin, et franchement il faut se faire violence pour continuer (sachant que rester sur place n'apporte jamais rien de bon non plus). C'est vraiment la fuite en avant ce jeu, avec la trouille de ce qu'on va rencontrer mais aussi la trouille de ce qui peut nous tomber dessus si on ne bouge pas ! En plus du jeu TPS proprement dit, quelques passages dans l'espace, sans air ni gravité, ou les moments fantastiques à se battre contre des créatures véritablement immenses font qu'on ne peut pas sortir indemne de ce jeu. Dead Space est inoubliable. Si vous voulez VRAIMENT avoir peur, jouez-y le soir, dans le noir, avec un casque audio : vous m'en direz des nouvelles !
