
D'où ce sujet que j'ouvre ce jour avec un certain plaisir en espérant qu'il vous plaise...

Les poètes des années 80 ont été appelés «Les nouveaux lyriques».
Lyriques parce que leurs écrits sont chantants, subjectifs, sensibles . Le ton est passionné et sentimental, l'auteur interroge ses états d'âme, son époque, son environnement par le biais de sujets intemporels comme l'amour, la nature, la mort, le temps qui passe....
Nouveaux car tout en renouant avec l'imagé, la mélodie et un certain phrasé caractéristiques des Victor Hugo, Ronsard, Verlaine et bien d'autres, ils s'en démarquent par une posture moins conventionnelle et moins naïve. Intermédiaires entre tradition et modernité, leurs écrits sont plus interrogatifs et critiques, plus libres aussi par l'emploi d'une prose souvent volontairement décousue.
Jugez plutôt:
"A y regarder de plus près
Ceux-ci s'habillent en dimanche, le dimanche, rencontrent Dieu, la famille, les plaisirs licites
Ceux-là s'habillent en dimanche les cinq jours de la semaine, adorent le veau d'or,
ses gloires et ses lois
A y regarder de plus près : les habits de dimanche du dimanche sont-ils plus empesés ou moins vains que ceux de la semaine, l'inverse ou c'est pareil?
Considérer aussi ceux qui ne s'habillent pas, vêtus seulement de leurs aguets, de leurs doutes et d’un jean unique, d'eux-mêmes en somme."
Paul Badin - extrait de Aspects riants.