Bonjour,
Excellent article Tommy, comme d'habitude pourrais-je dire... Surtout tes souvenirs sur les utilisations 'hasardeuses" des bicross !

Un régal à lire !!
J’ai eu 3 vélos avant d’arriver à Clermont-Ferrand, mais des vélos sans âme dont je ne vois pas l'intérêt de parler. En 1981 ou 1982, je découvre chez Mazeyrat, un grand magasin de vélos, le fantastique Motobécane MX 30. Quand je l’ai vu, j’ai flashé, il me le fallait à tout prix. J’ai même de ma propre initiative revendu mon vélo course à un gars rencontré dans un parc (on est allés chez lui, son père m’a payé en liquide) et je suis rentré à la maison à pieds mais un peu plus riche.
Et puis j’ai acheté le vélo. J’en ai fait tout le week-end, sous la pluie. Rien n’aurait pu m’en empêcher. Je crois que j'ai chopé un rhume mais il y a des priorités dans la vie !
Voilà une pub que j'ai trouvée sur le net. Pour que vous compreniez, le MX 30, c'est le MX 32 sans le porte-bagage.
C’était un vélo lourd, bien plus lourd que les BMX de l’époque. Pourquoi ? Parce qu’il avait des amortisseurs au niveau de la fourche, et un central. Tout ça pesait son poids, mais attention : les amortisseurs permettaient un surplus d’élan quand on faisait les fameuses courses sur tremplin si bien racontées par Tommy… En dépit de son poids, j’étais souvent dans les premiers grâce aux ressorts !
Deux autres caractéristiques fantastiques : des freins à tambours (donc ça freinait parfaitement même quand il pleuvait), et 3 vitesses indexées dans la poignée, qui actionnaient un dérailleur directement intégré dans le moyeu de la roue arrière.
J’ai eu des souvenirs fantastiques avec ce vélo, qui m’a suivi jusqu’en 1987 (quand j’ai acheté un des premiers VTT Raleigh disponibles à Marseille). Je me suis pris mon lot de gadins aussi, rassurez-vous ! Mais j’étais le roi sur mon vélo.
Ci-dessous, c'est moi âgé d'environ 14 ans à Cannes, sur le plateau de la Croix des Gardes où on pouvait trouver un parcours d'obstacles spécial bicross (tremplins, virages relevés, etc...) Tu voulais des photos en situation , Tommy ?
La Croix des Gardes était assez proche de chez moi, mais je n'y allais pas tout seul : on racontait qu'on y avait trouvé le corps d'une fille dans plusieurs sacs poubelle... Les copains et moi on ne savait pas si c'était vrai mais on ne voulait pas prendre de risques. En tout cas, on avait une belle vue sur Cannes et la mer de là-haut :
La plus belle gamelle m’a envoyé à l’hôpital. J’habite alors à Cannes justement, dans une résidence où les voitures roulent sur bitume (sur la route quoi) mais il y a peu de passage. Je suis arrêté, pied à terre sur la route, et je vois un copain qui arrive. Alors je démarre, et je me mets debout sur les pédales avec le rapport le plus long, donc le plus difficile à lancer, vous savez ce que c’est : on appuie aussi fort qu’on peut sur les pédales, on se penche vers l’avant en danseuse, on donne tout ce qu’on a pour démarrer le plus vite possible. Mais au bout de deux ou trois tours de pédale, le dérailleur ‘saute’ et je me mets à pédaler dans le vide. Du coup, entraîné par mon mouvement, je bascule par-dessus le guidon et je m’éclate le menton sur le sol en bitume.
Sur le coup, à part le grand BOONG qui résonne dans mon crâne, rien de particulier, je n’ai même pas mal, je suis plutôt engourdi. Je me relève, je pousse mon vélo jusqu’à mon copain qui me dit que je saigne beaucoup... Alors j’éponge avec un mouchoir et je rentre chez moi, juste à côté. Le temps que j’arrive le mouchoir était imbibé.
En fait, je m’étais tout bêtement ouvert le menton. C’est tendu la peau, à cet endroit, alors forcément... Ma mère m’a dit plus tard que ça ressemblait à une bouche de requin et qu’elle avait vu l’os... Je la crois, en tout cas on a filé à l’hôpital avec mon père pour que j’aie droit à 1/ la plus grosse seringue de toute ma vie et 2/ un certain nombre de points de suture. Ce qui me fait le plus sourire, c’est que j’étais toujours aussi engourdi, et que je n’ai senti ni l’alcool, ni la piqûre, ni les points de suture…
J’ai toujours la cicatrice de nos jours, j’y pense de temps en temps.
