1/ A vos débuts en 1983, aviez-vous une formation musicale ou étiez-vous autodidacte ?
Pierre et moi avions des parcours très différents à cette époque-là. Pierre avait suivi une formation classique de 10 ans de piano. Quant à moi, j’ai toujours eu des instruments de musique chez moi, guitare classique, électrique, piano et depuis assez jeune, je passais des heures à m’amuser avec. Mais je n’ai jamais vraiment pris de cours. Ce sont surtout quelques copains qui m’ont montré les bases. La seule vraie formation que j’ai eue fut au début du groupe pour apprendre à maîtriser les synthétiseurs. Je ne parle pas de technique musicale mais bien de technique du son.
2/ Quelles étaient vos influences musicales à l’époque ?
Contrairement à aujourd’hui, où j’écoute vraiment de tout ou presque, j’étais à la fin des années 70, début 80, complètement hermétique à tout ce qui n’était pas dans la mouvance «new wave». Cette période a été une vraie révélation pour moi. Mes modèles s’appelaient alors Police, Edith Nylon, Devo, The Beat, Comateens, etc… Puis à partir de 81-82, avec l’apparition des radios libres, est arrivée la vague «électronique» avec Depeche Mode, OMD, Visage, Ultravox, Soft Cell, …
J’étais moi-même animateur sur une radio libre à Bordeaux et je ne programmais que ce genre de choses, qui furent un deuxième choc musical pour moi, tant et si bien que j’ai décidé de monter un groupe dans cette mouvance. J’ai alors rencontré Pierre qui avait les même goûts. Nous avions aussi les même références plus anciennes : nous étions de grands fans des Beatles, ou de choses plus «kitchs» qui avaient bercé notre enfance (Rubettes, Gary Glitter, …).
3/La chanson « Partenaire particulier » est-elle autobiographique ? (Etiez vous tous 3 célibataires à l’époque ?)
Non, cette chanson n’a rien d’autobiographique. Quand j’ai trouvé le nom «Partenaire Particulier» pour notre groupe, je l’ai trouvé tellement chargé de sens que j’ai voulu l’illustrer par une chanson. Pas mal de groupes de ces années-là faisaient des titres éponymes qui devenaient leur carte de visite, une sorte d’hymne… Je pense à Edith Nylon par exemple. Mais les paroles ne sont pas celles de trois célibataires en quête d’âme soeur. Il s’agirait plutôt de recherche d’expériences comme on pourrait en trouver à la rubrique «méli-mélo» des petites annonces du Nouvel Obs !
4/ Vous étiez souvent invités sur le plateau de l’émission « Top50 » en compagnie de Marc Toesca, quels sont vos souvenirs de ces passages télé ? Avez-vous quelques anecdotes à nous raconter ?
Nous avons effectivement été invités quelques fois sur TOP50, au même titre que tous les artistes qui vendaient beaucoup, mais je dois dire qu’on a pas mal écumé tous les plateaux de télévision possibles. Je n’ai pas de souvenir précis de Top50, si ce n’est que l’ambiance était toujours assez cool et que Marc Toesca était vraiment sympa.
L’émission qui nous a le plus invités était «C’est encore mieux l’après-midi». Je me demande encore pourquoi car visiblement nous n’étions pas vraiment la tasse de thé de Christophe Dechavanne qui après nous avoir reçus plus de 10 fois, continuait à nous snober ostensiblement dans les coulisses en ne nous adressant jamais le moindre bonjour ! Je suppose qu’il n’intervenait pas dans la programation de ses émissions !
5/Quelles sont les meilleurs et les plus mauvais souvenirs de votre carrière ?
Mon meilleur souvenir de l’époque est incontestablement la soirée anniversaire des 5 ans d’NRJ. Ils avaient organisé un énorme plateau d’artistes aux usines Renault de Flins. Tous les groupes qui cartonnaient à ce moment-là étaient présents. Quand nous sommes montés sur scène, nous avons vu 50000 bras se lever et taper dans les mains, avec 25000 voix qui reprenaient notre titre en choeur… et par coeur ! Nous n’avions jamais vu ça. Et le moment a été d’autant plus fort que, sans prétention aucune, deux groupes ont vraiment eu un impact supérieur à la moyenne : PP et… Depeche Mode, nos maîtres absolus ! Je ne compare bien sûr pas notre petite carrière à la leur, mais pendant quelques minutes, nous nous sommes vus sur un pied d’égalité avec eux et c’était vraiment très fort.
Le pire souvenir fut dans la même soirée. Le manager de Depeche Mode nous a proposé de les rejoindre pour aller boire un pot quelque part. Nous étions surexcités à la perspective de cette rencontre. Mais nous avons mal compris le nom du bar et nous ne l’avons jamais trouvé ! Grosse frustration !
6/ Vous êtes vous senti directement visé par la parodie des « Inconnus » intitulée « Isabelle a les yeux bleus » ? Quelle a été votre réaction lorsque vous l’avez découverte ?
J’ai d’abord entendu parler de ce sketch par des amis qui prétendaient que les Inconnus nous imitaient ! Je n’y croyais pas vraiment, à vrai dire. Quand je les ai vus chanter «Isabelle a les yeux bleus», j’ai tout de suite pensé qu’il ne s’agissait pas de Partenaire Particulier, mais d’Indochine. Les cheveux, la façon de danser… je ne me reconnaissais pas là-dedans. La deuxième partie du sketch, en revanche, c’est-à-dire la fausse interview, m’a laissé plus perplexe. Ça nous ressemblait vraiment. Le côté étudiant assez gamin et piètre musicien tapait dans le mille !
Quelques mois plus tard, j’ai vu une émission dans laquelle l’animateur demandait aux inconnus qui ils avaient effectivement voulu imiter. Leur réponse fut sans appel ! C’était Partenaire Particulier, mais ils n’avaient pas trouvé de perruques de «minets» — je cite… — ce qui expliquait que ça ressemblait plutôt à Indochine. Le reste du commentaire était d’ailleurs assez dur envers nous… mais peu importe, je suis assez fier d’avoir été parodié par eux.
Il y a quelques années, mon ex-partenaire, Pierre, a rencontré Didier Bourdon dans un hôtel et lui a posé la question. Sa réponse fût quelque peu différente : le sketch visait à la fois PP et Indochine !
7/Quelle est votre vision des années 80 en général ?
Je vais dire une évidence… les années 80 sont avant tout les années de mes 20 ans, et qui plus est, les années où j’ai vécu une expérience hors du commun avec l’aventure PP ! Elles sont donc par essence assez magiques. Mais je ne pense pas qu’elles soient dans l’absolu plus exceptionnelles que n’importe quelle autre décennie…
8/Quels sont les objets, émissions, personnages (Chanteur, acteur, héros …) ou évènements qui vous ont marqués dans les années 80 ?
Un objet marquant fut assurément le Rubik’s Cube. J’ai passé un nombre d’heures hallucinant sur ce machin-là, avant de me plonger dans la musique. J’ai d’ailleurs participé au premier championnat de France en 1982 où je suis arrivé 7ème !Au niveau des émissions, le première qui me vient à l’esprit est celle de Michel Polac «Droit de réponse». Aujourd’hui, ça paraitrait désespérément conventionnel, mais à l’époque, c’était complètement hallucinant de voir un bordel pareil à la télé !
9/Que pensez-vous du revival 80 ?
Comme je l’ai laissé entendre tout à l’heure,… pas grand chose. Ça me parait normal d’être nostalgique de sa jeunesse. Il y a eu le revival 60’s, puis 70’s, puis 80’s. Il y aura très bientôt le revival 90’s. C’est mathématique !
10/Etes-vous nostalgique de votre enfance ou de votre adolescence ?
Bizarrement, même si les années 80 m’ont énormément marqué, je n’en suis pas nostalgique, mais à l’inverse je suis effectivement un très grand nostalgique des années de mon enfance, à savoir les 70’s. Je m’y replonge très souvent avec ma «machine à voyager dans le temps», à savoir mon iPod ! La simple écoute d’une vieille chanson me donne un sentiment d’immersion totale dans l’insouciance de ces années-là. Mais je ne cultive pas la nostalgie plus que ça. Je veux vivre dans mon époque, pas dans le passé !
11/Aujourd’hui, quelles sont vos activités, vos passions ?
Je suis avant tout un passionné d’informatique et de nouvelles technologies. Ce n’est pas pour rien que le nouvel album à sortir cette année s’appelle «Geek». Tout ce qui se fait sur un ordinateur m’intéresse. J’ai fait du design de pochettes de disques, de sites web, de l’illustration 3D, de la photo, de la vidéo, des applications internet, et bien sûr de la musique. Récemment, je me suis passionné pour la création d’applications iPhone.
Mais ma priorité reste avant tout la sortie de cet album. C’est un projet sur lequel je travaille depuis trois ans. J’avais vraiment envie de faire ce prolongement à l’aventure Partenaire Particulier 20 ans après ! Une sorte de challenge personnel… quelle que soit la destinée de ce projet. A l’heure de la crise du disque, je ne fais guère d’illusions. L’essentiel est qu’il existe et que ceux qui sont intéressés puissent se le procurer. Cet album est terminé depuis hier et j’espère vraiment que les gens auront autant de plaisir à le découvrir que j’en ai eu à le faire. Il comportera 14 titres originaux, plus deux remixes. J’ai n’ai pas essayé de refaire ce que nous faisions il y a 20 ans, mais au contraire d’imaginer une évolution logique du style musical et des textes. L’album sortira dans l’année, mais je ne sais pas encore précisément quand… Restez à l’affût 😉 !
Eric, je vous remercie une fois de plus pour votre gentillesse et votre disponibilité ! Je vous souhaite beaucoup de succès avec votre nouvel album !! Et maintenant rendez-vous général sur le site des Partenaires ! !!
http://www.partenaireparticulier.com/
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