Après vous avoir remémoré notre traumatisme commun de la cagoule, je viens vers vous pour vous rappeler un autre mauvais souvenir : le K-Way !! Hé oui, souvenez-vous de cette petite boule aux allures de sac banane qui fleurait bon le moisi une fois dépliée !! Pfiou ! Si comme moi, votre maman était une fanatique du K-Way, vous devriez aisément retrouver quelques souvenirs déplaisants à travers ce petit article…. :p
Le K-way est une sorte de coupe-vent imperméable conçu en 1965 par un fabricant de Pantalon nommé Monsieur Duhamel. Originaire du Nord, là où il pleut « tout le temps » (étant lilloise d’origine, je ne peux que confirmer !), Monsieur Duhamel tente de créer une veste de pluie pour apprivoiser la drache et les bourrasques de Ch’Nord. Il crée donc une veste imperméable en nylon qu’il nommera « En-cas », tout simplement car ce vêtement sera d’une grande utilité EN CAS de pluie. Finaud le Nordiste !
Dès 1966, l’agence publicitaire Havas conseille Monsieur Duhamel de renommer le « En-cas » en « K-way », histoire de lui donner une dimension internationale. Le fabricant d’impers accepte et c’est le jackpot ! 250 000 boules de plastoc seront vendues à travers le monde lors de cette première année ! Au grand désespoir de milliers d’enfants….
Une boule en plastoc ? Mais on ne parlait pas de coupe vent là ? Si ! Mais il faut savoir que Monsieur Duhamel était un gars très astucieux… Ce fameux imper se rangeait dans sa propre poche… Il suffisait de le chiffonner et de le retrousser dans la poche centrale à la façon Popples, on obtenait alors une belle boule de nylon qu’on pouvait ceinturer autour de notre bidon grâce à un bel élastique multicolore….. Un sac banane avant l’heure en somme, sauf que celui-ci contenait un blouson entier ! Quel génie …. ^^
Dans un premier temps, le K-way était surtout utilisé par les randonneurs et les sportifs, ce n’est qu’à partir des années 70 qu’il deviendra l’élément indissociable de l’enfant ! Quelle chance….. La petite boule se mit à se décliner en plusieurs coloris, les plus courants étant le bleu marine, le rouge orangé mais surtout le bleu schtroumpf !
Bien souvent nous portions cette petite boule en avant, bien au chaud sur notre ventre… Mais certains la préféraient dans le dos, voire même autour du cou !
Au début des années 80, Monsieur K-way ajoute une petite fermeture éclair à la boule de nylon, de sorte à ce que l’imperméable soit bien maintenu à l’intérieur, bonne ou mauvaise idée, je ne sais pas ! Tout ce dont je me souviens, c’est qu’il était parfois très difficile de refermer ce foutu sac banane ! Soit on y arrivait après quelques efforts et on se sentait soulagé (et fier !) d’avoir réussi soit… Ziiiiiiiiip ! Un morceau de veste se coinçait désespérément dans la fermeture, et là… C’était le drame ! Il fallait parfois beaucoup de patience pour réussir à décoincer l’imper sans l’endommager…
Dès que les premières gouttes se mettaient à tomber, tous les enfants détachaient leurs petites boules et se mettaient à enfiler le K-way par la tête ! Hé oui… Car le modèle que nous avons connus étant gamins ne contenait pas de fermeture éclair centrale comme les modèles apparus dans la seconde moitié des 80’s… On ne pouvait donc l’enfiler que par la tête ! C’était parfois bien difficile d’y arriver, mais heureusement les copains étaient là pour nous aider !
Voici d’ailleurs une photo de 1986, où je suis joliment entourée des amis qui m’ont aidée à enfiler mon satané K-way ! Oui… Fallait être aussi nombreux pour réussir à enfiler l’bidule ! Merci les copains ! Me voilà parée pour la journée !! 😀
Une fois que nous avions réussi à nous recouvrir du précieux plastique, il ne nous restait plus qu’à mettre notre capuche… Oui… C’est bien de celle-là dont je parle… La fameuse capuche qui ne suivait pas nos mouvements de tête comme l’explique si bien notre cher Dany Boon !
Nous avions une sorte de cordon autour du cou qu’on pouvait serrer à loisirs selon le mode capuche désiré ! Au plus on serrait, au plus on était cagoulé !! La classe suprême étant de serrer le cordon au maximum afin de ne plus laisser apparaître que les yeux et le nez ! !! A noter qu’un même cordon subsistait au niveau de la taille, pour obtenir un effet tout aussi élégant ! Si notre veste était suffisamment grande, les petites manches « ballon » très élastiques au niveau des poignets pouvaient en même temps nous servir de moufles…… Prodigieux !
Bon c’est clair, on n’était vraiment pas glamours avec nos K-way… mais nous étions protégés de la pluie et du froid car biiiiiistre ! Ce qu’il faisait chaud la dedans !!! Je me souviens d’une certaine sensation de moiteur à la bonne odeur de moisi… et ne me dites pas que je suis la seule à avoir ce mauvais souvenir, je ne vous croirai pas !!
Car le hic, et vous en conviendrez parfaitement, c’est qu’une fois la pluie terminée, on sortait précipitamment de là et on avait tendance à replier directement notre K-way afin de ne pas être encombré ! Et qu’est ce que ça donne un bout de plastique mouillé par la pluie et la transpiration qui macère en boule pendant des lustres ? Une odeur tout bonnement délicieuse !! Surtout si la prochaine pluie arrivait 6 mois plus tard…. :p
Comme je le disais un peu plus haut, des modèles un peu plus sophistiqués sont sortis au milieu des années 80. Ceux-ci ne se pliaient pas toujours car ils disposaient d’une fermeture tout le long de l’imper. Ils étaient doublés de coton pour éviter la transpiration et faciliter les mouvements. Ils disposaient, en prime, d’une vraie capuche amovible ! (grâce à une fermeture éclair au niveau du cou). J’en ai eu un rouge orangé vers 1984 et croyez-moi, ça m’a changé la vie ! Finies les sueurs froide dès que les premières gouttes pointaient le bout de leur museau !

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