Il ne vous aura pas échappé que nous avons récemment fêté Halloween. L’occasion de vous parler aujourd’hui du phénomène du moment : Stranger Things. Non pas que cette série soit en lien direct avec la foire aux citrouilles, mais vu qu’elle est qualifiée de “fantastique”, Netflix, son diffuseur, ne s’est pas privé de lancer la seconde saison fin octobre, en pleines festivités orangées. Et à défaut de filer les chocottes comme le ferait un film d’épouvante, elle pourra donner une petite chair de poule aux âmes les plus sensibles.
Pourquoi vous parler de Stranger Things aujourd’hui ? Pas pour en faire une promo effrénée, bien entendu. Vous vous doutez bien qu’un bulldozer médiatique américain de cette trempe n’a que faire de l’assentiment d’un obscur site internet franchouillard tenus par une bande de quadras sur le retour. Niveau promo, vous avez certainement eu votre dose sur les réseaux sociaux, à la télé, ou même à l’Euromarché du coin où les produits dérivés envahissent les rayons jouets, fringues et même vaisselle.
Je voulais vous parler de Stranger Things, car à titre personnel, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour cette série, et pourtant je ne suis pas fan de science fiction. J’ai dévoré la première saison, et je me retiens quelques jours avant de me jeter sur la seconde. Vous comprendrez pourquoi juste un peu plus bas 😉
Je ne vous raconte pas l’histoire, car même si elle est bien gaulée, à mes yeux ça n’est pas le plus important. Vous trouverez le synopsis sur plusieurs sites de fans, ou sur les forums consacrées aux séries. Mais si vous aimez la SF, le fantastique qui vire parfois à l’horreur, et les histoires mélangeant des monstres, du surnaturel et des cliffhangers haletants, ça devrait vous brancher.
Ce qui fait l’originalité de Stranger Things, au-delà de l’intrigue que d’aucuns jugeront “quelconque”, c’est l’immersion qu’elle propose dans les années 80. Et même plus qu’une immersion, c’est un véritable hommage aux maîtres de la fiction 80’s, au premiers rangs desquels John Carpenter, Stephen King ou Steven Spielberg.
Dans le genre, nous avons eu droit il y a quelques années au film “Super 8”, dont les avis étaient mitigés (pour ma part, j’ai vraiment aimé). Avec Stranger Things, cet hommage à la pop culture des années 80 est décuplé, jusqu’à plus soif.
Lors des 8 épisodes de la première saison, aucun plan n’est laissé au hasard, chaque séquence est passée à la moulinette, et en ouvrant un chouilla les yeux et les oreilles, vous retrouverez des brouettes de références à des films, séries, jeux de sociétés, jeux vidéos ou chansons issus de notre (contre) culture 80’s. Chaque clin d’œil à cette douce époque réussit l’exploit de coller parfaitement au scénario, et rend l’ensemble parfaitement digeste. ça donne à l’intrigue de base un supplément de charme et de fascination.
L’exercice était périlleux : ne pas sombrer dans la parodie ni le cliché, et distiller ici et là de savoureux clins d’œil à ET, aux Goonies, ou à Aliens, et de manière plus subtiles à The Thing, Freddy, ou Twin Peaks. Le pari a été largement remporté par les frères Duffer, créateurs de la série, et je prie pour que la suite soit du même tonneau.
Au niveau marketing, là aussi les créateurs et le diffuseur ont bien fait les choses : en secouant la fibre nostalgique des années 80, ils ont conquis un public plus mâture, d’une part fidèle aux fictions de sa jeunesse (et ravi quand on lui rappelle à quel point c’était mieux avant 🙂 ), et surtout disposant d’un pouvoir d’achat bien supérieur aux djeuns. Et c’est là que la machine à goodies peut s’en donner à cœur joie, et proposer à ce public des T-shirts, mugs, figurines Funko, applis pour smartphones et autres produits dérivés par centaines. La mécanique est extrêmement bien huilée, et si on est réceptif à cette série, il est difficile de ne pas succomber à ce phénomène de mode, à s’en habiller de la tête aux pieds et à refaire sa déco aux couleurs de la série (si, c’est possible !)
Avant de m’attaquer à la seconde saison, disponible depuis quelques semaines sur Netflix, j’espère donc deux choses : d’une part retrouver la subtilité des références aux années 80, sans en faire trop ni tomber dans les ficelles faciles, un piège régulier dans ce genre de séries. Et d’autre part, que la série saura se terminer sans nous imposer la saison de trop. Combien d’œuvres de fiction se sont perdues, enchevêtrées dans des séquences dispensables, poussives, lors de saisons interminables, victimes du syndrome de la poule aux œufs d’or impossible à tuer…
Ce serait bien dommage que Stranger Things connaissent ce sort, tant son originalité a fait son succès. En faisant beaucoup de neuf avec un peu de vieux, mine de rien, les scénaristes ont apporté une grande fraîcheur au genre. Reste juste à ne pas faire moisir la recette. Mais en attendant, si ce n’est pas encore fait, n’hésitez pas à découvrir cette série, qui s’est imposée comme l’un des plus gros phénomènes médiatiques de ces deux dernières années.
Page officielle sur le site de Netflix : https://www.netflix.com/fr/title/80057281
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